Quand Thomas LEGRAND s'en prend au Vésinet

Dimanche dernier une manifestation ramasse-tout se déroulait à Paris. On peinait à identifier les motivations des participants si ce n'est un ras le bol collectif envers François HOLLANDE.

Thomas LEGRAND

Le lendemain 27 octobre, Thomas LEGRAND, responsable de l'Edito Politique chaque matin à 7h45 sur France Inter commentait cette manifestation. (Pour afficher le texte de cette intervention, cliquez ici)

Même si ses chroniques sont souvent de qualité et nous aident à réfléchir, l'homme est de gauche. Il ne s'en est jamais caché et ce prisme colore toutes ses interventions.

Son propos était de souligner que le Président étant tout sauf un foudre combatif il fallait bien conclure que le principal reproche sur lequel les manifestants pouvaient fonder leur mouvement était celui de l'illégitimité qui selon le journaliste serait soulevée par les gens de droite dès que la gauche serait au pouvoir.

C'est le droit d'un journaliste de gauche intelligent de défendre ce genre de théories. 

On peut évidemment regretter que France Inter ne donne pas souvent l'occasion à un journaliste de droite intelligent de réfuter de tels discours mais l'orientation politique de Radio France fait désormais partie du paysage. Nous y sommes faits.

Avec sa fougue habituelle, l'éditorialiste fustigeait une droite refusant l'alternance, la dépeignant comme une séquelle de la collaboration, honteuse et tapie dans des endroits bien circonscrits. Successivement, Versailles, l'ouest parisien, le Grand Ouest, la bourgeoisie de province et les églises intégristes étaient passée en revue et éreintée.

Et puis, peut-être enivré par sa propre rhétorique, le chroniqueur lâchait la phrase qui tue : "Mais bon il ne faut pas surestimer le potentiel révolutionnaire du Vésinet !".

Il faudra nous y faire, nous devenons le centre des préoccupations nationales.  

Qu'il s'agisse d'illustrer le pourquoi d'un amendement visant à protéger les exceptions locales ou de pourfendre une droite prétendument réactionnaire, Le Vésinet, banlieue aisée et proche de Paris, est devenue la référence.

Sauf que

Sauf  Monsieur LEGRAND, que le Vésinet est un peu plus complexe que vous ne le voudriez. Sa population est bien plus hétérogène et cosmopolite que certains quartiers "bobo" de la capitale. Bien des Vésigondins vous en remontreraient en termes d'ouverture d'esprit, d'altruisme et d'empathie.

Savez-vous par exemple que plus de 2.000 Vésigondins sur 12.000 électeurs ont voté aux primaires socialistes. Je ne garantis pas qu'ils le referaient aujourd'hui.

Monsieur LEGRAND, la prochaine fois, faites-nous l'amitié de venir nous découvrir avant de nous prendre pour cible ou bien donnez-nous un droit de réponse plutôt que, tel le caïd de la classe, de nous prendre comme tête de turc parce que nous ne pouvons nous défendre.

Quant à notre potentiel révolutionnaire...

Monsieur LEGRAND, rappelez-vous le vieil adage sur l'eau qui dort. 

La révolution n'est peut-être pas celle que vous attendez ni là où vous l’attendez, MAIS il y a, il y a eu et il y aura au Vésinet, un tel nombre

d'artistes (peinture, gravure, sculpture, musique, BD, danse, théâtre, cinéma, télévision), de littérateurs, de dramaturges, de penseurs, de scientifiques, de compositeurs, d'hommes d'état, de poètes, de politiques, de sportifs, d'industriels, de financiers, de champions, d'étudiants, de chefs d'entreprise, de joueurs d'échecs, de chercheurs, de juristes, de bridgeurs, de médecins, d'inventeurs, de journalistes, de syndicalistes, de diplomates, d'étrangers, et j'en oublie sûrement

                  

que la capacité créative et productive du Vésinet est 

révolutionnaire.

Un auditeur qui vous écoute presque tous les matins depuis votre arrivée en 2008