Gares et villages coquets
La « culture de la Fleur » dans la sphère publique doit
son succès au développement des sociétés d'horticulture au XIXème siècle
qui valorisent les qualités sanitaires et hygiéniques de la plante.
Cette époque correspond aux premiers déplacements de touristes français
et européens. Les visiteurs traversent le territoire pour se rendre sur
leurs lieux de villégiature en utilisant le plus souvent les transports
ferroviaires. Un réseau qui n'a pas été conçu à l'origine pour les
déplacements touristiques et qui n'offre donc que très rarement les
agréments attendus par une clientèle touristique naissante. C'est dans
ce contexte que le Touring Club de France institue un concours pour
encourager les chefs de gares et les hôteliers à fleurir leurs lieux
d'accueil et à soigner la propreté de ces lieux. Fort du succès de cette
opération, le Touring Club de France étend la démarche aux communes et
organise dès les années 1920 le concours des « Villages Coquets» qui
sera interrompu en 1939.
Naissance de la campagne « Fleurir la France »
Un circuit de « Routes Fleuries » est mis en place par le Touring Club
au début des années 1950 en collaboration avec le journal horticole
Rustica et l'Association des horticulteurs. Fort de ce succès et de
l'engouement de l'Hexagone pour cette campagne de fleurissement, Robert
Buron, ministre des Transports, des travaux Publics et du Tourisme met
en oeuvre le concours national des Villes et Villages Fleuris qui voit
le jour en 1959. Dès la première année, 600 communes s'inscrivent au
concours. Pour satisfaire le nombre croissant de communes souhaitant
participer, les inscriptions sont très rapidement confiées aux
préfectures qui établissent un palmarès départemental. Une première
présélection, affinée par le Délégué Régional au Tourisme sert de base
pour l'attribution du label par le ministère.
En 1988, dans le contexte de la décentralisation et presque trente
ans après sa création, l'organisation locale du concours est confiée aux
Conseil Généraux qui recueillent les inscriptions et aux Conseils
Régionaux qui ont à partir de ce moment la charge d'attribuer les trois
premiers niveaux du label. Le slogan « Fleurir, c'est accueillir »
apparaît alors pour mobiliser ce réseau autour d'un objectif réaffirmé
d'accueil touristique.
La quatrième fleur ne peut être attribuée que par le Jury National.
Alors que le concours est à l'origine piloté
directement par les services de l'État, la coordination nationale est
assurée depuis 1972 par le Comité National pour le fleurissement de la
France, association loi 1901, rebaptisée Conseil National des Villes et
Villages Fleuris lors d'une réforme statutaire en 2001.
Aujourd'hui, un label au service de la qualité de vie des communes
Au-delà de son caractère de récompense officielle, le label garantit
une qualité de vie et témoigne d'une stratégie municipale globale
et cohérente.
Dans un contexte croissant de compétitivité des territoires, les
communes labellisées se donnent les moyens d'offrir une image et un
environnement favorable à l'attractivité touristique, résidentielle
et économique. Cette valeur ajoutée constitue un élément fort qui
motive les élus à participer au label.
Les critères d’attribution, à l’origine dédiés à la qualité
esthétique du fleurissement, ont progressivement laissé une place
prépondérante à la manière d’aménager et de gérer les espaces
paysagers, pour valoriser la qualité de vie des résidents et des
visiteurs.
Fleur d'or
Depuis 2010 la fleur d'or s'est substituée au Grand Prix National du fleurissement.
Cette distinction récompense une ou plusieurs communes classées 4 fleurs au Palmarès Régional de l'année précédente. Ce label est attribuée pour une durée de 3 ans et peut être renouvelé par l'Association Villes et villages fleuris.
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D. Jonemann et les Services de la Ville, le 21 février 2014 au Pavillon d'Ermenonville pour l'attribution de la Fleur d'Or 2013 |
Le Vésinet
Voici ce qu'indique le site de l'association pour commenter l'attribution au Vésinet de la fleur d'or faisant suite à l'attribution du label 4 fleurs en 2012. Précisons que toutes les équipes municipales ont accompagnées les services de la Ville pour lui permettre d'obtenir cette récompense sans discontinuer depuis de nombreuses années.
Les Yvelines ne comptent que deux communes classées 4 fleurs.
Un fleurissement remarquable par son originalité et son élégance, au cœur d'une véritable forêt.
Le Vésinet est né d'une opération immobilière menée au siècle dernier,
qui apparaît aujourd'hui comme un exemple d'urbanisme paysager unique en
France : le site est d'ailleurs classé. Au début était la forêt du
Vésinet, terrain de chasse pour les différents rois qui résidèrent au
Château de Saint-Germain-en-Laye. La société Pallu en fait l'acquisition
en 1856 et le projet du parc fut confié au Comte de Choulot,
paysagiste, assisté de Pierre-Joseph Olive, architecte. Cette
composition reste très lisible. La trame boisée est très dense et les
transitions sont créées par des liaisons paysagères remarquables :
coulées engazonnées, lacs, îles et rivières, grandes avenues bordées
d'arbres. Le style du fleurissement s'intègre à ce site si particulier :
d'aspect naturel mais en même temps sophistiqué dans les harmonies des
couleurs, des volumes et des graphismes des plantes.